Acceptez l’impermanence… mais comment ?

Je vous partage un passage du livre d’Isabelle Soucy, En attendant le psy : prendre soin de sa santé psychologique un défi à la fois qui m’a interpelée concernant l’impermanence de la vie et les défis que l’on rencontre. Peut-être que ça résonnera également en vous…

« Acceptez l’impermanence en vous rappelant que tout change tout le temps. Héraclite l’avait bien dit : “Rien n’est permanent, sauf le changement. Seul le changement est éternel.” Efforcez-vous de repérer les rochers de résistance dans votre vie. Choisissez d’aborder votre journée avec un peu plus de souplesse et de fluidité. Lorsque vous vous sentez ébranlé par des rapides ou remous dans votre vie, prenez un moment pour vous déposer, pour vous retrouver intérieurement, et demandez-vous : “Au fond, qu’est-ce qui me bouleverse vraiment dans cette situation ?”

(…)

De même que pour ces précieux cours d’eau, la vie est faite de passages où tout semble couler fluidement, où nous sommes guidés par l’énergie du courant, alors que d’autres périodes sont plus intenses, voire tumultueuses. Nous pouvons, par moments, être ébranlés, aspirés par des remous et avoir l’impression de sombrer sous l’eau. Mais l’eau redevient calme et retrouve sa douce fluidité, si nous lui en accordons la chance, si nous ne cherchons pas à aller à l’encontre du courant.

La rivière accueille les fluctuations. L’eau se laisse emporter dans les élans de rapides, tout comme elle se laisse être bercée par les passages plus lents et paisibles. Après les tourbillons étourdissants, l’accalmie s’installe. Après l’agitation, la rivière retrouve sa quiétude.

La rivière dévie parfois par ici, parfois par là. Chaque particule d’eau se glisse dans les petits détours, sans résister aux déviations. L’eau suit le courant. La rivière est ce qu’elle est. Elle n’exige pas d’être autre chose que ce qu’elle est, elle n’est rien de plus, rien de moins. Poursuivant son trajet, elle devient cascade, emprunte les détours, profite des accalmies.

Avez-vous remarqué à quel point le courant devient tumultueux lorsque l’eau se heurte à un rocher inébranlablement posté sur son chemin, surtout lorsque s’y trouve un dénivelé important ou un rétrécissement du lit de la rivière ? De la même façon, dans notre vie, nous ne pouvons pas éviter toutes les sources de stress qui exercent sur nous une pression. Rappelons-nous que, lorsqu’il y a des dénivelés ou des rétrécissements symboliques, l’intensité de nos réactions est principalement déterminée par notre rigidité ou nos résistances (nos rochers). Ces blocages entravent la fluidité dans notre vie. Plus nous devenons souples dans nos attentes, nos standards et notre façon de penser, moins nous nous heurtons à ces rochers douloureux.

Il arrive à tout le monde de résister aux événements qui se produisent. Nous voudrions que les choses soient différentes. Nous voudrions ne pas avoir à vivre ce que nous vivons. Nous tentons alors de contrôler ce qui est au-delà de notre pouvoir… Et si nous acceptions tout simplement l’existence de ces passages tumultueux? Est-ce que cela ne nous permettrait pas de retrouver le calme plus rapidement, tout comme l’eau retrouve sa quiétude après avoir contourné un obstacle ? À tout le moins, pouvons-nous réduire l’ampleur de l’effet des rochers sur notre vie ? Éliminer quelques barrages? De la même façon, nous est-il possible d’assouplir nos exigences rigides? De devenir moins intransigeants ? De nous efforcer d’accueillir ce qui est au lieu d’y résister? De nous ouvrir à la fluidité?

Se connecter à soi et accueillir ses détours avec bienveillance

Le courant de fond d’une rivière est toujours plus paisible que la surface. Prenons le temps de nous déposer et de nous intéresser à ce qui mijote en nous – tout au fond – sans n’être qu’en réaction ou en résistance par rapport à ce qui se déroule à la surface. Nous constaterons certainement un changement de rythme dans notre système nerveux : l’agitation s’apaisera, la fébrilité s’estompera. En accueillant les enjeux plus profonds qui sont en nous et en répondant à nos besoins sous-jacents, le courant nous transportera de manière à nous mener vers une partie paisible de la rivière.

Malgré tous ses détours, il y a une chose qu’une rivière ne fait jamais, c’est reculer! De la même façon, chaque jour, nous continuons d’avancer, de grandir, d’apprendre et de nous épanouir.”

Soucy, I. (2023). En attendant le psy : prendre sa santé psychologique en main un défi à la fois. Éditions de l’Homme, p. 239 à 241.

 

 

Martine De Grandpré

Martine De Grandpré

Ma soif d’apprendre s’est manifestée par de longues études : baccalauréat en enseignement du français au secondaire, maîtrise sur le transfert des apprentissages, doctorat en communication orale chez les enfants et postdoctorat en gestion des émotions. Mes plus grands apprentissages ont toutefois été réalisés grâce à mes deux enfants et à mon conjoint. Ils m’ont fait prendre conscience que j’avais besoin de ralentir pour être ce à quoi j’aspirais. Le chemin vers le yoga et la méditation s’est alors ouvert devant moi.

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