J’ai toujours été une grande amoureuse de l’été. Je carbure aux journées trop chaudes qui finissent entre amis, au bord de la piscine, avec une ribambelle d’enfants. J’aime la lumière de l’été qui prolonge les journées sans qu’on se sente trop coupable de se coucher tard. Malgré les vacances et les nombreuses activités, l’été, c’est mon moment de grâce. Le calme au travail, les mandats moins pressants, le rythme au ralenti… Maintenant que l’automne est arrivé, tout change et se bouscule.
Je dois dire au revoir à mes visites matinales au jardin, pieds nus, petit café mousseux à la main. Même si j’ai hâte aux feux de foyer dans ma maisonnée, je suis triste de voir partir la belle saison. Les feuilles vertes passent au jaune et emportent avec elles la douce chaleur du mois d’août. Les jardins meurent tranquillement, et on récolte les derniers légumes racines. Je ressens le besoin de préparer mon nid, aérer, nettoyer, ranger, corder le bois… Tout doit être prêt.
Parce que l’automne, le rythme s’accélère.
Les mandats arrivent les uns après les autres, toujours un peu trop nombreux, tous en même temps. Comme si le monde corporatif en entier se réveillait en septembre, tout à coup. Les enfants retournent à l’école. Leur petit être a bien du mal à devoir soudainement se lever au son du réveille-matin! Voilà déjà le grand retour de la routine : travail, souper, devoirs, bains, dodo… et encore un peu de travail pour maman.
On a fait livrer de la pizza récemment pour souligner la rentrée scolaire avec les garçons. Le livreur nous a dit avec un gros clin d’œil qu’on devait être contents d’avoir enfin des vacances des enfants : « L’été, c’est bien, mais quand l’école recommence, c’est au tour des parents d’être en vacances! »
Je n’ai pas trop su quoi répondre, bien honnêtement.
Parce que passer du temps avec mes enfants n’est pas une corvée. Oui, parfois, c’est beaucoup de choses à gérer. Parfois, comme parents, on est fatigués. Mais quand j’y pense, ce qui nous donne le plus de difficulté, ce n’est pas de passer du temps avec nos enfants. C’est plutôt de les forcer à passer d’un rythme à l’autre. Passer de la lenteur de l’été à la routine stricte de l’année scolaire. La réelle difficulté, c’est de ne plus avoir le loisir de choisir ce dont on a besoin, dans l’instant.
Parce qu’à partir de la rentrée, tout est calculé : du réveil jusqu’au coucher (pas trop tard, parce qu’il faut être en forme le lendemain!). Si le retour du rush de l’automne est difficile pour nous, il l’est aussi pour eux. Même s’ils aiment l’école. Même si on installe la routine un peu à l’avance. Même si on se prépare le mieux possible.
Ce sera toujours difficile, dire au revoir à l’été.